Le groupe HBF, au travers de sa gamme Otio dédiée à la sécurité de la maison et à la domotique, se lance sur le marché des objets connectés. Basée à Auterive, en Haute-Garonne, et réalisant 65 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015 pour 270 salariés, l’entreprise conçoit des équipements électriques, d’éclairage ou de domotique. Elle les commercialise ensuite auprès des grandes surfaces de bricolage et d’alimentation. « Notre métier est basé sur le service rendu au consommateur et sur des technologies qui rendent la vie plus simple. Impossible donc de passer à côté de la révolution des objets connectés », explique Jean-Pierre Ferraud, président du groupe HBF.

Un premier pas dans l’internet des objets

Quatre nouveaux produits connectés (détecteurs de fumée, prises, transmetteurs d’alarme, détecteurs de coupure de courant) viennent d’être présentés au CES de Las Vegas en janvier dernier, le plus important salon international consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. Jean-Pierre Ferraud relève un accueil très favorable des assureurs ou mutuelles grâce à la meilleure protection induite par ces produits. « Le Smoke Alert se déclenchera en cas de fumée, sonnera comme un détecteur traditionnel mais complétera son service par une exportation de l’alarme, via le réseau Sigfox bas débit, vers un smartphone ou via un mail. Une alerte utile lorsque le propriétaire est absent. » Arrivée parmi les premiers dans cette gamme de produits à un prix compétitif, l’entreprise va poursuivre cette première percée dans le monde de l’internet des objets. Mais son président n’envisage pas l’avenir du groupe dans ce domaine exclusivement.

Leader français des blocs multiprises

En effet, difficile encore pour cette gamme qui devrait représenter 20% de l’activité à moyen terme, de peser auprès des 5000 références traditionnelles distribuées au total par le groupe et sous plus de trente marques différentes (en propre ou sous marque de distributeur). Un positionnement volontairement milieu de gamme qui les place aujourd’hui leader en France des blocs multiprises.

Les défis de la croissance

Pour supporter la croissance prévisionnelle du groupe, dont le chiffre d’affaires devrait atteindre 90 à 100 millions d’euros d’ici trois ans, une réflexion est en cours pour consolider la partie haut de bilan. De nouveaux fonds sont nécessaires. D’autre part, la fabrication, assurée par plus d’une centaine d’usines chinoises, est gérée et contrôlée par la filiale Asie du groupe, Vinon, située au sud de Shanghai. « Entre la commande et la réception de la marchandise à Auterive s’écoulent 120 jours maximum, dont trente-cinq jours de bateau. Notre fiabilité en termes de livraison nous oblige à porter un stock de 15 millions d’euros. Nous réfléchissons donc à une nouvelle organisation logistique avec des plateformes plus proches de nos clients », détaille Jean-Pierre Ferraud. Une nouvelle dynamique est enclenchée.
Isabelle Meijers Sur la photo : Jean-Pierre Ferraud, président du groupe HBF, dans le show-room de l’entreprise au sein de leur bâtiment de 17.000 m² à Auterive. Photo Kevin Figuier – ToulÉco